Commencée en 1854 et non au Moyen-Age, sa première conception est néo-gothique ; mais sa signature est contemporaine, sa façade a été terminée et inaugurée en 1999.
A première vue, elle est hétéroclite et ne paraît pas bien à sa place. Et pourtant, elle attire le regard et finit par le réconcilier : la lumière qu’elle diffuse à l’intérieur, ou celle qui émane d’elle à la nuit tombée à travers le marbre translucide et la rosace qui évoque la mort et la résurrection universelle, sont un appel à la paix, à la pacification intérieure, au chemin d’une vie qui se laisse transformer, qui peut pressentir une présence qui la dépasse et un amour divin. Cette cathédrale est l’un des monuments, et peut-être le monument le plus visité de la ville de Lille. Nous la voulons ouverte, accueillante.
Et c’est ainsi qu’elle est vue. Curieuse histoire d’amour entre cette ville et sa cathédrale. Il y a trente ans, elle n’attirait pas, elle n’était pas connue, peu fréquentée par les chrétiens eux-mêmes : elle était inachevée. Et bien qu’elle comportât déjà, en son intérieur, de beaux témoignages de leur foi, elle ne réussissait pas à remplir son office d’église-mère du jeune diocèse de Lille, fondé en 1913. Mais depuis vingt ans, le début de ce troisième millénaire, au milieu du Vieux-Lille restauré, fringuant, touristique, vivant de jour comme de nuit, jeune, elle a été adoptée et a trouvé sa place. D’où vient ce paradoxe ? Elle est devenue une église où visiblement l’on prie, où l’on se rassemble pour célébrer la foi chrétienne, où l’on peut trouver des chrétiens à qui parler, où les œuvres artistiques qui l’habitent parlent les langues d’aujourd’hui… “Objet” touristique pour beaucoup, elle se comprend surtout parce qu’elle vit et exprime la prière des croyants, et qu’elle est le siège de liturgies nombreuses et soignées, les unes quotidiennes, les autres exceptionnelles. Elle est un vivant témoignage de la foi chrétienne d’aujourd’hui. Entrez, laissez-vous guider par les auteurs de cette présentation de Notre-Dame-de-la-Treille comme ils l’aiment, dans ses traditions et sa nouvelle contemporanéité.
Je leur suis reconnaissant de vous y introduire.
Mgr Laurent Ulrich, archevêque de Lille