Dans Chaque jour est une vie, Christine Fontanet nous offre bien plus qu’un simple témoignage : elle déplie pour nous le parchemin d’une vie intensément vécue, lumineuse et bouleversante, à la fois intime et universelle. Portée par une plume libre, poétique et profondément humaine, elle nous embarque dans une traversée du temps, des lieux et des émotions, du rire à la peine, du souvenir à la résilience.

Ce récit de vie, écrit à la demande de ses petits-enfants, est une déclaration d’amour à la transmission. Celle d’une femme, surnommée « Manou », qui regarde derrière elle pour mieux éclairer ceux qui viennent après. Avec une sincérité désarmante, Christine Fontanet partage ses racines, ses révoltes, ses émerveillements et les épreuves qui ont sculpté son âme.

On y découvre une enfant rebelle et rêveuse, fascinée par les parfums, les mots, la musique et les couleurs – une petite fille qui refuse l’étroitesse des conventions pour mieux embrasser l’infini des possibles. Puis vient la femme, l’épouse, la mère, la professionnelle engagée et la voyageuse infatigable, traversant les décennies avec le désir tenace de « bâtir des ponts, créer des liens, traverser les murs ».

Le fil rouge du livre ? L’amour, dans toutes ses formes : filial, conjugal, fraternel, amical. Celui qui unit et parfois blesse. L’amour de la vie, surtout, même quand les vagues sont rudes : deuils, douleurs physiques, accidents, incompréhensions. L’autrice les nomme sans pathos, avec cette lumière tranquille qui transforme la vulnérabilité en force.

Chaque jour est une vie est un voyage sensoriel. On y sent l’odeur du gazon fraîchement tondu à Barbizon, on entend les éclats de rires d’un Noël en famille, on voit les rochers familiers de l’enfance, on goûte aux douceurs partagées autour d’une table. Le récit est truffé de petites scènes tendres et vivantes, d’anecdotes pleines de grâce, de portraits saisissants – d’un père artiste malheureux à une mère solaire mais habitée de blessures silencieuses, d’un oncle prêtre rigide devenu humble, à une grand-mère douce comme le sucre en poudre.

Ce livre est un hymne à la mémoire, à la beauté des liens familiaux, au courage d’être soi et à la joie de transmettre. Il parle d’identité, de quête de sens, de liberté intérieure, d’éducation… mais aussi de liberté tout court – celle de danser, d’aimer, de croire, de partir, de revenir.

Christine Fontanet touche au cœur, car elle nous parle de nous. Ses souvenirs nous renvoient aux nôtres. Ses chagrins réveillent nos blessures. Ses victoires deviennent nos élans. En refermant ces pages, on se sent plus vivant. Et peut-être, comme elle, prêt à savourer chaque jour comme une vie.