« “Mais Mima, c’est toi !” m’a dit un jour un enfant pendant que j’animais un atelier de lecture… » évoque l’autrice. Effectivement, l’histoire que Halima Zoubir raconte, c’est un peu la sienne, et celle de beaucoup d’enfants. L’histoire d’une enfance où les parents tiennent une place très importante.
Lorsque nous lui avons demandé de nous relater la sienne, elle nous a raconté l’histoire de son père, originaire d’un petit village marocain, Oulad Said, dans la province de Settat. « Un jour, alors qu’il n’est encore qu’un adolescent, il décide de se rendre à Casa [Casablanca, la capitale économique du pays, située à quelque 70 kilomètres de là], seul, à pied, afin de trouver du travail à la base américaine. Il a vécu dans la famille d’un colonel, s’occupant du jardinage. Ce dernier l’a accueilli comme son propre enfant… »
Il n’a plus donné de nouvelles pendant cinq ans et est retourné dans son village juste le temps d’être marié. Puis les parents de Halima se sont installés à Casablanca. C’est là que sa mère a donné naissance à Halima, au début des années soixante.
Halima est l’aînée d’une famille de douze enfants, cinq filles et sept garçons, dont dix sont nés en France. « Lors de ma première sortie à Lille, je me souviens d’avoir vu l’opéra… » se remémore-t-elle. Elle arrive en France avec ses parents en 1967, ils s’installent à Wasquehal. Elle commence sa scolarité directement en classe primaire. Ce n’est pas forcément simple au début, car Casablanca lui manque. Cela ne l’empêche pas, plus tard, de réussir un bac littéraire, d’être distinguée en philosophie et d’obtenir un Deug de lettres modernes à l’université.
Halima s’est consacrée d’abord à son rôle de mère de famille, en s’occupant de sa fille et de ses trois garçons. Elle entre dans la vie professionnelle lorsque le petit dernier a 2 ans et concrétise son projet de devenir auxiliaire de puériculture. Après des études à la Croix-Rouge de Tourcoing, elle travaille à la Maison de l’enfance de Marcq-en-Baroeul. Après plusieurs années passées auprès des tout-petits de moins de 2 ans, elle s’occupe dorénavant des enfants âgés de 2 à 3 ans.
« Ma responsable avait noté mon goût pour les lectures partagées. C’est un peu comme cela que mes ateliers ont commencé : avec des lectures de divers auteurs, puis en créant mes propres récits. Les enfants, même très jeunes, sont particulièrement attentifs aux histoires qu’on leur raconte, ils entrent alors dans un autre monde… » Son souhait le plus cher ? Simplement que les parents partagent le même bonheur qu’elle, en prenant le livre en main et en racontant l’histoire…