Un récit intime et universel sur la mémoire, l’exil et la transmission
Et si l’histoire de vos ancêtres détenait les clés de votre propre liberté ? Dans Racines, Michèle Muscat nous entraîne dans une quête bouleversante, où la mémoire familiale, longtemps enfouie sous le silence, refait surface pour guérir les blessures du passé.
C’est à l’aube de ses cinquante ans, dans un moment de bascule, que l’auteure sent le besoin irrépressible de comprendre d’où elle vient. Pourquoi ce vide intérieur ? Pourquoi cette colère sourde ? En remontant le fil de son histoire, elle recompose pièce par pièce le puzzle de ses origines. Ce n’est pas seulement un retour aux sources, c’est une véritable traversée des générations.
Le récit s’ouvre dans l’intimité d’une enfance maltaise aux odeurs de terre sèche, de mer et de confiture, bercée par une grand-mère silencieuse et une mère marquée par l’exil. Très tôt, Michèle pressent que quelque chose ne va pas. Les non-dits, les regards fuyants, les blessures invisibles l’habitent. Mais ce n’est que plus tard, à travers les lettres, les photos, les silences bruyants et les récits épars, qu’elle met à jour un pan entier de son histoire familiale : migration contrainte, guerre, pauvreté, mais aussi résilience, solidarité féminine et quête de dignité.
Racines n’est pas qu’une autobiographie : c’est une enquête émotionnelle, un voyage entre Malte, la Tunisie, Marseille et Paris, entre les époques et les générations. Chaque souvenir, chaque nom retrouvé, chaque secret dévoilé devient un acte de réparation. Au fil des pages, la parole se libère, et avec elle, la possibilité de se réconcilier avec soi-même.
Ce qui frappe dans ce récit, c’est sa justesse. Michèle Muscat ne cherche pas à enjoliver. Elle raconte avec une sincérité désarmante les douleurs de l’exil, la violence sourde du déracinement, les héritages silencieux qui se transmettent malgré nous. Mais elle raconte aussi l’amour, les gestes tendres, les femmes puissantes de sa lignée, la beauté fragile des liens familiaux.
Son écriture, sobre et lumineuse, donne chair à ces vies oubliées et fait écho à des questions universelles : qu’est-ce qu’être chez soi ? Que garde-t-on de nos parents, même sans le vouloir ? Comment guérir de ce que l’on n’a pas vécu mais que l’on porte en soi ?
En refermant Racines, on ne lit plus seulement l’histoire de Michèle Muscat. On y reconnaît nos propres silences, nos propres héritages. On y trouve l’élan de renouer avec nos origines, non pas pour s’y enfermer, mais pour mieux avancer.
Un livre à lire et à offrir, pour tous ceux et celles qui cherchent à comprendre d’où ils viennent… et où ils vont.