Et si nos pas nous guidaient vers nous-mêmes ?
Dans Sculptons « nos » vies, Christian Lefaure nous invite à le suivre, sac au dos, au fil d’un voyage aussi géographique qu’introspectif. Ce récit bouleversant mêle souvenirs d’enfance, marches solitaires aux confins du monde, et rencontres humaines lumineuses. C’est l’histoire d’un homme ordinaire, dont les pas deviennent les outils d’une sculpture intérieure : celle d’une vie à la recherche de sens.

Né dans l’après-guerre, Christian grandit entre la Bretagne et les ruelles de Paris, guidé par un grand-père amoureux du patrimoine et des secrets des vieilles pierres. Ces premières explorations plantent les graines d’une curiosité insatiable, d’un besoin de liberté et de transmission. Très tôt, il comprend que marcher, c’est apprendre à vivre. Que chaque périple peut devenir rite de passage, réponse à une crise, étape d’un renouveau.

Du Montana aux steppes mongoles, de la Terre de Feu aux forêts vosgiennes, il arpente les paysages du monde autant que les paysages de l’âme. Ses voyages ne sont jamais de simples échappées, mais des quêtes existentielles. Après un divorce, une retraite professionnelle ou face à la peur du vieillissement, il reprend la route. Chaque marche devient un outil pour affronter ses doutes, interroger ses choix, et surtout, se reconnecter à l’essentiel : la nature, les autres, soi-même.

À travers une plume sincère, jamais grandiloquente, Christian raconte les rencontres qui transforment : un couple franco-allemand au col de Sudelkopf, une femme shelk’nam en Patagonie, une jeune Indonésienne qui le nomme tendrement « daddy ». Mais aussi les dangers de la nature – chiens errants, orages, serpents d’eau – et les angoisses sourdes de la solitude. Tout cela coexiste dans un équilibre fragile entre vulnérabilité et confiance. Son récit est traversé de doutes, de silences, d’émerveillement brut. Et surtout, d’une foi inébranlable dans la force de la marche comme acte de transformation.

Sculptons « nos » vies parle d’exil intérieur, de filiation invisible, de cette capacité qu’a l’être humain à sculpter du sens dans le chaos. C’est aussi un hommage à la lenteur, à la beauté des rencontres fortuites, aux mains tendues de parfaits inconnus. Il y a quelque chose d’universel dans ces pages : nous y reconnaissons nos peurs, nos espoirs, nos soifs de lien et d’authenticité.

Un livre pour les âmes nomades, pour celles et ceux qui cherchent à réconcilier le passé et le présent, la ville et la forêt, le doute et l’élan. Un récit vrai, touchant, qui murmure à chacun :
« Et toi, à quand ton prochain pas ? »